jeudi 23 juin 2011

Selon l'Insee, il n'y a pas de bulle dans l'immobilier

Article vu sur LEMONDE.FR avec Reuters | 17.05.11

Selon l'Insee, l'envolée des prix de l'immobilier en France ces dernières années semble davantage liée à la pénurie d'offre qu'à la spéculation financière. Le directeur général de l'Institut national de la statistique, Jean-Philippe Cotis, a ainsi estimé, mardi 17 mai, que la situation française diffère de celle des pays anglo-saxons, ou de l'Espagne.
Cette opinion tranche avec celle du Centre d'analyse stratégique (CAS), organisme dépendant du premier ministre, qui évoquait fin avril la création d'une "bulle" de l'immobilier en France, susceptible de se dégonfler avec des effets néfastes. Selonl'étude publiée mardi par l'Insee, les prix des logements anciens en France ont augmenté de 141 % sur la période 1998-2010, soit plus de trois fois plus vite que les revenus (+ 43 %).
Parallèlement, les loyers, qui sont encadrés, progressaient de 33 %, soit en moyenne 2,4 % par an : un rythme supérieur à celui de l'inflation. La courbe des prix immobiliers en France a ainsi connu jusqu'en 2007 une trajectoire relativement similaire à celle des Etats-Unis.
"RENTES DE RARETÉ PHYSIQUE"
Mais les deux marchés n'ont pas vécu la crise de la même façon : alors que les prix de l'ancien chutaient rapidement sur le marché américain pour retrouver dès 2009 un niveau proche de celui du début des années 2000, la correction en France a été limitée (- 7 % en 2009), et les prix sont vite repartis à la hausse (+ 6,3 % en 2010), tout comme le volume des transactions, quasiment revenu à son niveau d'avant-crise.
Pour autant, le niveau des prix en France ne résulte pas forcément de"déséquilibres financiers", a estimé Jean-Philippe Cotis lors d'une conférence de presse. "En France, on ne voit pas une envolée de l'investissement, un excès d'investissement dans l'immobilier qui aurait pu justifier une embardée comme celle qu'on a vue dans les pays anglo-saxons ou en Espagne", a-t-il dit. "On est plus du côté de la sphère réelle de l'économie et de la rareté physique que du côté de complications financières", a-t-il ajouté.
Selon les derniers chiffres de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), les mises en vente de logements en France ont diminué de 11 % au premier trimestre par rapport à la même période l'an dernier. Soulignant le rôle joué par la pénurie d'offre immobilière, Jean-Philippe Cotis a évoqué le niveau "relativement modeste"de l'investissement dans la construction. "La situation en France et au Royaume-Uni semblent donc refléter des rentes de rareté physique", a-t-il poursuivi, en notant que la faiblesse des taux d'intérêt avait eu des effets différents aux Etats-Unis et en Espagne, "où la dimension spéculative [est] clairement établie".

Quand revenus modestes et copropriété font mauvais ménage

Un article du monde / LEMONDE.FR | 22.06.11 | 19h36


L'accès à la propriété n'est pas toujours une sinécure, loin de là. Dans son documentaire intitulé "L'Enfer des petits copropriétaires", Caroline Benarrosh est partie à la rencontre, en Ile-de-France et en Bretagne, de petits propriétaires incapables de payer des charges écrasantes et confrontés à la vétusté, voire l'insalubrité de leur habitat.
Cette situation, Philippe Delaroa la connaît bien en sa qualité de directeur du PACT Paris, une association destinée à améliorer le confort et la salubrité des logements, et qui compte 148 antennes en France. Parmi ses interlocuteurs figurent nombre de personnes qui, faute de pouvoir accéder au parc locatif ou d'obtenir un logement social, n'ont eu d'autre option, pour se loger, que d'acheter là où les prix sont les plus bas. Pour eux, la copropriété n'est pas un choix...
En France, plus de la moitié des copropriétaires ont des revenus modestes, et bien souvent, "les charges sont oubliées des plans de financement". "Quand vous avez tout dépensé pour un achat, souvent à crédit, vous remettez l'entretien et les travaux à plus tard", explique Philippe Delaroa, qui parle de "spirale qui mène très vite à une dégradation". Il dénonce un manque d'information des acheteurs lors de la vente et la défaillance de certains syndics qui peinent à parvenir à une gestion correcte. Enfin, la dégradation des copropriétés est surtout à mettre sur le compte de l'appauvrissement de ses occupants, qui n'ont pas les moyens de prendre en charge la réparation des ascenseurs ou la remise en état de parties communes dégradées.
UNE NÉCESSAIRE INTERVENTION
Face à ces copropriétés en difficulté, estime Philippe Delaroa, "il faut mettre en place des mécanismes de redressement avant qu'il ne soit trop tard", à savoir que les bâtiments deviennent insalubres au point de devoir être rasés. Une extrémité qui coûte beaucoup plus cher aux collectivités territoriales que des plans de sauvegarde.
C'est pourquoi les pouvoirs publics s'engagent, notamment par l'intermédiaire de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH). Créée en 1971, l'ANAH entend "mettre en œuvre la politique nationale de développement et d'amélioration du parc de logements privés existants" en accordant des subventions aux copropriétaires. Mais pour beaucoup d'entre eux, condamnés à rester dans un habitat qui se dégrade, cela reste encore très insuffisant.
Hélène David

jeudi 16 juin 2011

Pour une anthropologie de la mobilité : un livre de Marc Augé à lire







Pour une anthropologie de la mobilité Voir la quatrieme de couverture



Pour une anthropologie de la mobilité | Marc Augé

Genre : Philosophie
Collection : Manuels Payot
Grand format | 96 pages. | Paru le : 08-04-2009 | Prix : 12.00 €

GENCOD : 9782228904247 | I.S.B.N. : 2-228-90424-4
Editions : Payot






Nous ne vivons pas dans un monde achevé, dont nous n'aurions plus qu'à célébrer la perfection. L'idée même de démocratie est toujours inachevée, toujours à conquérir.
Il y a dans l'idée de globalisation, et chez ceux qui s'en réclament, une idée de l'achèvement du monde et de l'arrêt du temps qui dénote une absence d'imagination et un engluement dans le présent qui sont profondément contraires à l'esprit scientifique et à la morale politique.
Il nous faut ajourd'hui repenser la frontière, cette réalité sans cesse déniée et sans cesse réaffirmée. Il faut repenser la notion de frontière pour essayer de comprendre les contradictions qui affectent l'histoire contemporaine.
Une frontière n'est pas un barrage, c'est un passage. Les frontières ne s'effacent jamais, elles se redessinent. La frontière a toujours une dimension temporelle : c'est la forme de l'avenir et, peut-être, de l'espoir. Voilà ce que ne devraient pas oublier les idéologues du monde contemporain qui souffrent tour à tour de trop d'optimisme ou de trop de pessimisme, de trop d'arrogance dans tous les cas.