vendredi 28 décembre 2012

L'éthique du projet pour notre agence (Urbitat+)


Fabriquer un projet urbain, qu'il soit en extension urbaine et, plus encore, en renouvellement n'est ni affaire d'esthétique ou de technique, ni d'économie mais de méthode.

Principes et attendus :


Le projet est coproduit avec la collectivité et son aménageur.



Les concepteurs ne travaillent ni pour leur égo ni pour affirmer une théorie mais pour participer à la mise en place du cadre de vie des futurs habitants. Les élus sont démocratiquement mandatés pour gérer la commune, ils sont donc seuls légitimes à décider. Ils portent le projet devant la population actuelle et à venir.
L'aménageur rend la mise en place du projet possible en faisant gestion de l'économie du projet, des temporalités et interface avec les opérateurs, promoteurs, bailleurs ou particuliers dont les intérêts sont structurellement différents.
La maitrise d'œuvre partage son savoir, son expérience et sa pratique pour fabriquer le projet.
Le projet est collectif et partagé. Le triangle des acteurs principaux permet de faire équilibre entre les aspirations, les projections et les réalités.

Ensemble les trois acteurs vont s'éclairer du savoir et du regard des partenaires (services des autres collectivités et de l'état, structures professionnelles etc.)


Le projet est public, donc débattu avec les habitants et les citoyens de la ville.



Chaque projet est une étape dans la progression collective d'une cité vers une ville plus paisible plus équilibrée et plus responsable. Aucun projet ne peut se faire sans l'adhésion d'un minimum d'habitants. Tout ne peut être partagé mais ce qui ne peut l'être doit être clairement annoncé comme tel. Le reste des problématiques doivent faire l'objet de débats et d'écoute.
C'est le rôle de la maitrise d'œuvre et de l'aménageur de "monter au créneau" laissant ainsi les élus (le maire) arbitrer en connaissance de cause.
Les techniques de concertation, désormais correctement rodées, permettent de provoquer des séances de travail constructives qui, le plus souvent, enrichissent le projet, lui donnent un caractère propre et des qualités supplémentaires.


Les programmes sont négociés avec les opérateurs.



L'urbanisme et l'aménagement sont une grande richesse indispensable mais inutile, ou peu efficiente, si la qualité architecturale, de l'usage, du statut et des prix ne sont pas au rendez vous. Il importe donc de rentrer en négociation avec ceux qui vont porter la fabrication de l'immobilier, promoteurs ou bailleurs et concepteurs, architectes. La question se pose différemment mais sur le même principe avec le particulier et son pavillonneur.
Expliquer le parti général de l'aménagement du quartier permet ensuite d'avancer ensemble et souplement vers la mise en place des "objets" construits tout en exploitant la créativité du maitre d'œuvre et de son maitre d'ouvrage.
Le cahier des charges aussi complet et illustré qu'il soit ne permet pas une cohérence aussi complète que le suivi - coordination des opérations.


Le temps est une des composantes du processus du projet



Les dix dernières années ont vu des changements considérables dans l'art de construire, des théories et des pratiques dans celui d'aménager l'espace, de le réaménager et de restructurer la ville. Il est très probable que les années suivantes verront également des évolutions lourdes, sociétales mais aussi énergétiques et économiques. Il importe que le projet soit ouvert à recevoir des opportunités et des évolutions tout en gardant sa propre cohérence et le lien avec les autres parties de la ville.
Ces principes ne sont pas qu'un phasage habile, des capacités de mutation à terme mais aussi en cours de processus : la mutabilité seule garante du facteur de durabilité


La qualité est question de travail et d'écoute, de conviction et de cohérence.



L'équipe sait, par expérience et pour partager avec les autres professionnels, combien l'esprit d'un projet se perd vite et combien les détails font dériver l'essentiel.
Les processus de production comme ceux du contrôle restent toujours contraints par les habitudes et des principes d'inamovibilité.
Aussi chaque objet technique fera l'objet de négociation, on ne peut innover sur l'ensemble en laissant chaque partie comme avant. Chaque responsable technique ne voyant que son "tuyau" attend que l'ensemble s'adapte, or c'est justement la pratique de superposition des marges et de séparation des fonctions qui ruine le processus et l'économie, sans compter l'espace.
Réseau viaire, assainissements, ramassage des ordures ménagères, accès privatifs, entretien des espaces, stationnement, chaque objet doit servir le projet. Sans aller jusqu'à expérimenter sur chaque il faut toujours obtenir l'exemplarité, ou s'en rapprocher. C'est possible mais cela ne peut se faire "comme d'habitude" il faut donc convaincre, donner des références et négocier, donc rencontrer chaque partie.

De même les futurs investisseurs, particuliers, institutionnels ou promoteurs, doivent mettre leurs attentes en ligne avec le projet : "rentrer dans le dessein".
Un simple dessin et un gros texte ne suffisent pas, la contrainte est certes utile mais si souvent stérile, que la force de conviction et le temps de partage permettent des résultats bien plus spectaculaires.

Tous ces éléments plaident, comme toutes les missions d'évaluation (PNRU et EcoQuartiers) pour un suivi continu et très présent. Il est évidement porté par les élus mais réalisé par l'aménageur et le maitre d'œuvre.

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