dimanche 20 novembre 2016

Qui est l'urbaniste ?

Bonjour,

Très inquiet par un récent écrit qui concerne la reconnaissance du métier d'urbaniste, je propose quelques idées au débat.
  • Qui est compétent en matière d'urbanisme ?
  • Qu'est ce qu'un urbaniste ?
  • Qui peut porter le titre d'urbaniste ?


Qui est compétent en matière d'urbanisme ?
La loi est claire, depuis la décentralisation c'est le maire. L'évolution récente du NPNRU confie néanmoins le portage des PRU/ ANRU aux agglomérations. Conclusion : la décision, la conduite de la "chose" urbaine est politique. Revenir sur ce point relève de la mise en cause du principe démocratique.
De plus, la fonction co-productive des habitants se structure largement. 800 d'entre eux en responsabilité, seront formés à l'urbanisme en 2017. Leur parole et leurs positions sont par force de la loi (Lamy) sinon opposables du moins obligatoires à entendre.
Il reste donc aux élus, souverains, à s'entourer de compétences, suivant les règles de la république, quelque soit le statut des individus.

Qu'est ce qu'un urbaniste ?
Si l'on considère, ici, que le terme caractérise le professionnel de l'aménagement du territoire urbain, il faut d'abord considérer brièvement la "chose" urbaine. La ville étant organique et son approche nécessairement multiforme, il faut être multidisciplinaire. Nul ne peut être simultanément philosophe, ingénieur, sociologue, paysagiste, juriste, géographe et architecte. Nous savons tous qu'être un peu de chaque c'est surtout brasser beaucoup de rien. L'urbaniste est donc inévitablement collectif. Deux fois collectif, d’abord de professionnels en maitrise d'oeuvre comme en maîtrise d'ouvrage, et aussi collectif de professionnels, d'habitants et d'élus.

Qui peut porter le titre d'urbaniste ?
J'ai toujours considéré qu'être architecte ne me dispensait pas d'étudier spécifiquement les savoirs de l'urbain pas plus que la pratique de l'architecture n'inclut celle de l'urbanisme. Il n'y a pas, pour moi, un urbaniste unique mais des sociologues-urbanistes, des paysagistes-urbanistes, des anthropologues-urbanistes, des ingénieurs-urbanistes, juriste-urbaniste, etc.
Au risque de paraître "conservateur" je me suis inventé puis octroyé le titre d'urbarchitecte, afin de bien signifier la double mais spécifique qualification.

L’enjeu n’est pas, pour la société, une question de titre mais de compétences, elles ne peuvent être uniques sur une seule tête et moins encore universelles. Sinon nous aurons bientôt besoin de psychiatres pour urbanistes, chargés de soigner les égo.
Aussi convient il de se livrer à une communication sur la nécessité de s’éclairer des compétences utiles pour l’étude, la programmation, la maîtrise d’oeuvre, l’évaluation, le plan de gestion, la réglementation, etc. L’OPQU a débuté ce travail voici quelques années, beaucoup y ont contribué pour neutraliser les urbanistes-circonstanciels, pourquoi s'arrêter. Continuons ainsi, et qualifions nous par nos pratiques, par nos échanges, par l’exercice constant du questionnement. Cela sera infiniment plus efficace car entraînera la population à mieux considérer l’urbain dans sa globalité et non comme la “propriété” de quelques soi-disant sachants, vite sujets à l'opprobre publique.

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